Il y a des matins où la forêt reste silencieuse malgré que nous soyons en pleine saison du brame du cerf. Ce matin là, dès mon arrivée en forêt bien avant les premières lueurs du jour, la forêt était en plaine effervescence avec plusieurs cerfs très actifs.
La connaissance du territoire depuis de nombreuses années et plus particulièrement des chemins et sentiers me permet en fonction de la direction des raires de me rapprocher discrètement de la zone d’activité alors que la nuit est encore bien installée. Plus je me rapprochais de la zone et plus les raires de deux mâles s’intensifiaient. J’accède finalement au petit sentier qui sépare les deux parcelles quand je commence à entendre le choc des bois de cerfs.
Je décide alors de m’arrêter en bordure du sentier contre des fougères et de m’installer rapidement derrière mon matériel tout en plaçant des fougères dessus. Il me reste plus qu’à patienter et espérer surtout qu’un des deux cerfs viennent dans ma direction. Tous mes sens sont en éveil !
Le combat n’aura duré finalement que quelques secondes quand un des deux cerfs décident de remonter le layon en ma direction tout en poussant de puissants raires sur une centaine de mètres. Un grand cerf superbe aux bois très ouverts.
Le spectacle est grandiose et l’émotion à son comble ! Les conditions de lumières sont encore difficiles et il me faut garder mon sang froid pour optimiser tous les réglages du boitier et ainsi espérer saisir cette scène de vie sauvage.

Comme chaque matin, j’arrive en forêt dès 5h30 pour écouter et décider quel pourrait être l’endroit le plus propice pour espérer faire des images. Evidemment le vent reste le facteur principal dans ma décision mais aussi l’environnement et s’il y a possibilité de se poster à l’affût en fonction des chemins d’accès.
Les toutes premières lueurs commençaient seulement à apparaitre dans le ciel quand ce cerf venait au travers de la futaie. Je l’entendais se déplacer mais il m’était impossible de le voir vue la faible luminosité. Je décidais donc de me focaliser sur une trouée de lumière entre les arbres et attendre qu’il passe et surtout espérer qu’il s’arrête quelques secondes.

Chaque année, c’est le même rituel, la même attente de revoir les premiers cerfs arriver sur leur place de brame. Cette espèce me fascinera toujours autant ! Je dois avouer que même après 33 ans de passion du cerf, je découvre toujours cette espèce. En ce début de septembre, les premiers cerfs jusqu’alors de véritables fantômes montrent des premiers comportements de rut au contact des biches. Même si l’activité est encore timide, les prémices du brame du cerf sont bien là !

La tourterelle des bois (Streptopelia turtur – European Turtle Dove) appartient à la famille des columbidés. Souvent discrète et farouche, son observation reste rare dans nos campagnes. Ce Columbidé arrive chez nous de migration à la fin avril. La tourterelle se rencontre dans des milieux semi ouverts composés de haies, buissons et bosquets.
Fragile comme de nombreuses espèces, les populations de tourterelle des bois sont en déclins en France suite à la dégradation de son habitat, disparition des haies et traitements phytosanitaires mais aussi à la pression exercée par l’Homme lors de ses migrations avec la chasse.
Une rencontre photographique que j’espérais depuis longtemps avec la petite princesse des bois … je l’entendais souvent roucouler dans les bois et haies mais son observation demeurait très rare. Finalement la tourterelle des bois aura trouvé le chemin de la drink et c’est avec plaisir que nous avons pu la photographier lors du dernier stage de Photo Nature.

Voilà maintenant plus de trois année que je suis ce superbe renard mâle très reconnaissable avec son oreille cassée. Très discret à son habitude, c’est seulement au moment des foins que je peux l’observer chercher de la nourriture dans les foins fraichement coupés. Un renard adulte qui a su déjouer l’Homme en se réfugiant dans un secteur tranquille.

Cette année, oreille cassée a fondé une famille avec une nouvelle femelle me semble t’il. D’après mes observations, il semble y avoir qu’un seul renardeau et vue sa taille, il n’est pas né très tôt dans la saison. Probablement une jeune femelle.


J’en profite pour rappeler que rien ne peut justifier le statut actuel du renard. Aucune espèce n’est nuisible ! Le renard joue au contraire un rôle majeur et essentiel dans nos campagnes. Un redoutable prédateur de micromammifères puisque des études ont démontrées qu’il pouvait tuer jusqu’à 6000 micromammifères par an. De plus, il joue un rôle essentiel dans la limitation de la propagation de la maladie de Lyme. Espérons que les humains un jour se réveillent et regardent la nature et le renard comme un partenaire et non comme un concurrent …
