Le printemps est déjà bien installé désormais en forêt. Les bourgeons éclosent et la forêt se pare progressivement de son nouveau manteau. Un vert tendre créant une atmosphère particulière et dès plus photogénique. De nombreuses espèces sont déjà dans leur cycle de reproduction. Le roi de la forêt, le cerf, quant à lui profite de cette période d’abondance en forêt pour la croissance de sa nouvelle ramure. Un phénomène physiologique très exigeant en nourriture puisque la croissance des bois est d’environ 5 cm par semaine.
A midi alors que l’activité humaine est moindre, les cerfs profitent de ce moment de quiétude pour s’alimenter avant de retourner se coucher à l’abris.

Fin juillet, après 6 mois de croissance avec un taux d’environ 5 cm par semaine, le cerf se pare de sa nouvelle ramure. Puis un jour, les velours se déchirent, se dessèchent pour tomber et laisser la nouvelle ramure apparaitre. Ce sont les cerfs les plus âgés qui terminent les premiers ce cycle annuel.
D’ici quelques jours ou semaines, les premiers grands mâles quitteront leur quartier d’été pour rejoindre leur place de brame … le grand bal annuel approche !

Mi-octobre sonne le glas du brame du cerf … la forêt retrouve peu à peu son silence. Tels des fantômes, les grands cerfs regagnent le cœur de la forêt. Une discrétion qui leur assurera leur survie avant de les retrouver l’année prochaine.

Comme un éternel rituel, après plus de six mois de discrétion, les grands cerfs rejoignent les biches en ce mois de septembre. L’appel de la forêt … un cri rauque retentit dans la nuit pour marquer leur territoire et stimuler l’ovulation des femelles. En pleine excitation lorsqu’une biche est en période de chaleur ou stimulé par la présence d’un autre cerf, le maître de place n’hésite pas à bramer même en pleine journée.

Les lumières et ambiances sont toujours la quête du photographe nature. Même si je ne recherche pas les rencontres avec une grande proximité du sujet, la nature nous offre parfois des moments magiques où on peut se rentre compte de la puissance de cet animal emblématique de nos forêts.
Durant ma saison de brame, j’ai généralement trois ou quatre belles opportunités. Des rencontres fortes qui resteront gravées dans ma mémoire en attendant la saison suivante. Ce matin là, j’ai eu la chance de passer une heure avec ce cerf très actif qui ne cessait de bramer pour répondre à deux autres congénères. Le tout avec une grande proximité puisque le cerf était entre 20 et 40 m de moi. Une rencontre magique où j’ai pu réaliser près de 500 clichés avant que le cerf ne s’éloigne pour regagner sa remise … Ce cerf présente une tête bizarde avec probablement un accident au niveau d’un de ses pivots. Un aspect naturaliste qui vient renforcer cet instant privilégié.

