Très discret le jour et quasi durant tout son cycle de vie annuel, c’est seulement au coeur de l’été que le vers luisant s’expose à notre regard.
Ce petit coléoptère appelé également luciole ou encore le lampyre présente un dimorphisme sexuel marqué. Le mâle a une allure de coléoptère assez classique avec ses deux paires ailes dont une sous forme d’élytres. Il se distingue cependant par ses yeux très globuleux. La femelle quant à elle est aptère donc dépourvue d’ailes et a une silhouette de gros vers proche des stades larvaires.
Le vers luisant vit le plus souvent caché dans la litière où il y trouve le gîte et le couvert. Le vers luisant se nourrit essentiellement de petits escargots qu’il anesthésie avant d’ingurgiter ses tissus liquéfiés. Il mange également des limaces et parfois même des vers de terre comme j’ai pu l’observer sur le terrain.
Mais ce qui caractérise la vie du vers luisant est la capacité des femelles à émettre une lumière fluorescente durant les nuits d’été. Cette bioluminescence est le résultat d’une réaction chimique entre une protéine (la luciférine) et une enzyme (la luciférase). Cette loupiote sert à attirer en période de reproduction les mâles. La femelle réalise même une véritable danse du ventre, des mouvements de son abdomen qui permet en plus de faciliter l’émission de phéromones sexuelles.
Cette stratégie est non sans risque car la femelle s’expose ainsi aux prédateurs, un compromis entre assurer sa survie et se reproduire pour transmettre ses gènes à la génération suivante..
Le vers luisant est par ailleurs considéré comme une espèce indicatrice de la qualité de l’environnement, une espèce particulièrement très sensible aux pesticides. De ce fait, le vers luisant illumine de moins en moins à regret nos nuits d’été.